Jugement des faits et/ou jugement des hommes ?

Un courrier en date du 26 février 2010 apporte un éclairage nouveau, celui d'un proche d'un des protagonistes de l'affaire. Le voici :

"Cher Monsieur Miniac,

Enfin je reprend contact. Peut-être avez maintenant fait le rapprochement avec l’affaire Moizo. Je suis la fille d’(...).

Pour en revenir à ce qui m’a choqué dans votre livre, c’est lorsque vous parlez de mon grand-père. Le « petit » facteur de campagne. Je trouve en l’occurrence ce terme petit extrêmement péjoratif. Un témoin qui vivait sous le même toit à cette époque m’a affirmé ne jamais l’avoir entendu parler de son travail à la maison.

D’autre part, a-t-il été démontré sa participation dans les renseignements fournis ? Si oui pourquoi n’a-t-il pas été inquiété. Je vous informe que le « petit facteur de campagne » avait fait la guerre de 14-18 et était revenu handicapé de sa main droite qu’il ne pouvait plus utiliser

Quant à mon père, (...), il faut tout de même savoir que mon père a participé à différentes attaques de convois allemand dans la région de Gacé. J’ai en ma possession un document : CERTIFICAT D’APPARTENANCE AUX FORCES FRANCAISES DE L’INTERIEUR Délivré par le Général Commandant la 3ème région militaire de Rennes.

Je sais aussi que Madame Dagonneau, épouse de Maurice, a eu la vie sauve grâce aux frères Ratier.
(...)
J’ai quitté Résenlieu en 1954.

Cordialement

P.D(...)"

Réponse :

"Madame,

Je vous remercie de votre courrier. En effet, je me doutais bien de la chose.

Sachez qu'il n'y avait nul volonté de dénigrement dans le terme "petit" et je suis désolé que cela puisse vous blesser, croyez-le bien. J'écris cela comme on dit "petit" fonctionnaire, ni plus, ni moins. Les faits relatés dans l'ouvrage sont issus pour l'essentiel des archives de l'époque, parfois étayées des témoignages de personnes ayant vécu les faits, à défaut de très près, comme vous-même quelque part.

Dans le livre, je ne mets aucunement en doute le passé combattant de tel ou tel protagoniste de l'affaire, notamment vos ascendants, je ne fait que relater des faits établis par la justice de l'époque, qui, elle-même, avait précisément porté son regard sur des actes de banditisme, tout en reconnaissant que certains des membres de l'équipe étaient par ailleurs d'authentiques résistants. La difficulté même de ce procès emblématique et retentissant consistait justement à démêler l'action résistante de la criminalité de droit commun.

(...)

Cordialement,

Jean-François Miniac."